Frédéric Lesgrands-Terriens

Yannick Roch, professeur français ( en Italie ) et écrivain

"Santo Estello" a été une agréable surprise: il ne s'agit pas d'un classique roman sur la Provence ou de l'histoire d'un homme devant faire face à ses problèmes, mais d'une histoire vieille comme l'humanité où les héros antiques avec leurs vices et leurs vertus reviennent nous voir pour nous enseigner à nouveau les leçons de la vie.

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Florestan est un chevrier n'ayant jamais connu son père, vivant dans la belle Provence en compagnie de sa mère et de sa soeur. Malgré certaines difficultés, la famille réussit à aller de l'avant grâce au travail du jeune homme, de sa mère et de l'aide apportée par Marius, un vieil ami de la famille sans qui la petite soeur n'aurait jamais vu la lumière des étoiles. Mais un jour, Marius tombe malade et est à l'article de la mort. Il appelle Florestan pour lui révéler un grand secret et lui confier une mission capitale: rapporter à sa "mère" un morceau de météorite qu'il a trouvé il y a bien longtemps, quand il a été prisonnier des allemands. Malgré quelques hésitations et l'incompréhension de sa famille qui n'a pas entendu les révélations de Marius, Florestan part pour un long voyage, guidé par la lumière du morceau d'aérolithe que Marius avait nommé "SantoEstello", comme le Saint Patron des étoiles.

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Un lecteur trop matérialiste pourrait ne pas aimer ce livre à cause de quelques invraisemblances qui en mineraient la crédibilité scientifique. Un autre lecteur amateur de science-fiction ou de fantastique grincerait les dents devant l'intervention trop visible du surnaturel. Mais il ne s'agit ni d'une biographie, d'un traité de science ou d'une oeuvre d'un des nombreux genres de la science fiction, mais du retour d'un mythe aussi vieux que l'humanité elle-même: Florestan a eu une vie paisible malgré quelques nuages noirs dans son enfance, il a grandi avec la figure patriarcale de Marius qui vient à manquer et avant de mourir, ce dernier lui confie une quête qui va littéralement transfigurer notre chevrier et bouleverser sa vie et celle de sa famille.

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Il sera de plus guidé par une étrange objet qui le portera jusqu'au véritable objet de sa quête. Cela est ce qu'on appelle le "voyage héroïque": une initiation qui porte l'adolescent vers l'age adulte, le voyage entrepris par Gilgamesh,mais aussi par le roi Arthur à la recherche du Graal. la grande aventure qui a fait partir Bilbon jusqu'à la Montagne Solitaire, le destin d'un paysan de la planète Tatooine qui le portera à ramener l'ordre dans la Force et livrer une guerre contre l'Empire, les exemples de ce type de voyage sont légion dans la littérature, mais encore plus au cinéma. Florestan devient alors un héros des temps anciens, voyageant vers l'est (l'origine de tout chose), subir un grand nombre d'épreuves, faire de bonnes et de mauvaises rencontres pour arriver à son Graal qui changera son monde à jamais.

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Quand j'ai lu les lignes de Frédéric Lesgrands-Terriens, j'ai retrouvé un autre auteur connu pour sa prose métaphorique et métaphysique: Paulo Coelho. "Santo Estello" n'est pas un roman à lire "comme ça", mais une fable qui parle à chacun de nous d'une manière différente et qui a sa morale. Mais je pense que chaque lecteur de "Santo Estello" aura perçu quelque chose de différent et aura suivi Florestan à sa manière.
La lecture de "Santo Estello" et de la nouvelle "les Cinq Sens" ont été une bonne expérience et je le conseille à qui veut lire pour voyager, réfléchir et vivre la même expérience de nos aïeux quand on racontait la geste des chevaliers de la Table Ronde autour du feu ou quand les premiers petits anglais frémissaient en lisant les aventures de Bilbon au beau milieu des contrées sauvages de la Terre du Milieu."

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